mercredi 4 janvier 2012

Solitude...

Lorsqu'on me parle de mon travail, un des mots qui revient le plus est le mot "Solitude". C'est vrai que la plupart du temps, nous le passons seuls dans notre cabine de conduite. Et lorsqu'on est seul, on réfléchit, on pense, on gamberge, suivant le moral. Et quand il n'est pas bon, c'est un peu difficile de penser à autre chose.
Samedi soir dernier, le 31, je travaillais de "nuit"(entre 18h30 et 1h30 officiellement) et je me demandais si j' étais réellement seul, ce soir là. Certes, j'ai passé mon temps à espérer qu'un de mes collègues ne vienne pas pour pouvoir le remplacer au pied-levé car j'étais en "réserve". Mais "malheureusement", tout le monde était là. J'ai donc mangé seul mon petit Bento Japonais, acheté chez Picard, devant la télé à zapper, en espérant trouver quelquechose de bien, en vain...
Vers 22h mon chef m'a donné du boulot. Je devais emmener un train sans voyageur de Nanterre à Rueil, patienter puis repartir dans l'autre sens pour "re-injecter" ce train là, à son heure... tout un programme!
Et je me suis donc retrouvé à 23h58 à partir de Rueil, seul dans ce train vide.
À minuit, j'ai klaxonné comme un dingue pour partager...ma solitude?
Et j'ai traversé les gares sans m'arrêter. Les gens à quai me saluaient en passant pour me souhaiter la bonne année.
 En arrivant en gare de Nanterre Préfecture, j'ai vu un homme, seul, allongé. Il ne dormait pas. Il buvait. Lui, il devait vraiment la connaitre, la solitude. Moi, ma femme et mes enfants m'avaient appelé vers 22h30 pour me souhaiter, avant d'aller se coucher, la bonne année. Je les retrouverai en rentrant chez moi. Mais lui, qui se souciait de lui? Qui lui avait parlé? Qui lui avait souhaité une bonne année? Qui l'attendait?
Personne.
Parfois, il est bon de relativiser. Ce soir là, je ne me sentais pas seul. Je l'étais juste, physiquement...

3 commentaires:

  1. note pour plus tard : attendre un bon moral pour lire les billets de gentilchanoir :-(
    Beau billet, j'aime bien ton écriture

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  2. Mais tu étais dans nos pensées, dans nos <3 et dans nos TL !

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  3. Ça ne doit pas être évident effectivement de vivre de tels moments seul dans la cabine d'un RER. Encore plus à ce moment de l'année. On est tellement habitué, en tant que voyageur, à avoir à disposition des trains tout au long de la journée jusque tard le soir qu'on ne pense pas toujours à ceux qui font tourner tout ça. À toi et à tes collègues, merci d'assurer ce service, même les jours de fête.

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